Réincarnation et Karma

 
  par Meher Baba    
 

Ce dessin de Rano Gayley exécuté sous la direction de Meher Baba, est une version illustrée du livre « Dieu Parle ».

Discours

Dieu dans l’état Au-delà de l’Au-delà représente Dieu en tant que pure Essence, infini, originel et éternel, inconscient de tout, y compris de Lui-même. Dieu Est.

 
 
 

Dieu dans l’état Au-delà représente l’Ame universelle (Paramatma) ; Il est par essence le même que Dieu dans l’état Au-delà de l’Au-delà, hormis le fait qu’ici a surgi la pulsion (caprice) de Se connaître Lui-même ; Il est alors devenu conscient de la puissance, de la connaissance et de la félicité infinies, et conscient simultanément de l’Illusion qui s’est manifestée sous l’aspect de la Création. En accomplissant Son voyage à travers les mondes des formes, Il perd l’illusion de leur réalité apparente.

 

                En allant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, les âmes émanant du point de la Création commencent par prendre des formes gazeuses. A mesure que la conscience évolue, les âmes prennent les innombrables formes indiquées, faisant l’expérience d’un nombre croissant d’impressions (sanskaras). En atteignant l’état humain, l’âme a acquis la pleine conscience et se réincarne un nombre de fois incalculable, jusqu’à ce qu’elle soit prête à faire l’expérience de l’involution, tout cela ayant lieu pendant qu’elle est incarnée dans le monde grossier.

 

                A mesure qu’elle se libère des sanskaras, l’âme ascendante devient graduellement consciente des sept plans et des sphères supérieures, jusqu’à être libre de tout lien, et elle devient une avec Dieu (elle réalise Dieu).

 

                Les trois premiers plans dépeignent la conscience subtile ; le quatrième illustre les pouvoirs et les énergies immenses rencontrés là ; le cinquième est le plan de la sainteté et il est situé dans la sphère mentale ; le sixième est celui de l’illumination et le septième est le plan de la réalisation de Dieu, c’est-à-dire l’unité avec Dieu.


Réincarnation et loi du karma

L'âme arrivée à la forme humaine a développé une conscience pleine et entière ; l'évolution de la forme grossière (du corps) n'a plus besoin de se poursuivre. L'évolution des formes se termine donc avec la forme humaine ; et pour que l'âme puisse faire l'expérience des sanskaras acquis sous la forme humaine, elle doit se réincarner maintes et maintes fois en tant qu’être humain.
Les innombrables formes humaines que l'âme doit revêtir, sont déterminées par la loi du karma, ou la nature de ses sanskaras précédents (qu'ils soient des sanskaras de vice et de vertu, de bonheur et de malheur). Au cours de toutes ces vies, l'âme qui est éternelle, s'identifie au corps grossier qui, lui, est destructible.

Le chemin spirituel
Le voyage du retour de l'âme vers elle-même consiste à se libérer de son identification illusoire à ses corps, le grossier, le subtil et le mental. Lorsque l'attention  de l'âme se tourne vers la connaissance de Soi et la réalisation de Soi, i1 se produit un relâchement et une disparition progressive des sanskaras, qui gardaient la conscience tournée vers le monde phénoménal. La disparition des sanskaras s'accompagne du déchirement du voile de l'Illusion cosmique et l'âme ne commence pas seulement à transcender les différents états du monde phénoménal, elle commence aussi à se savoir différente de ses corps. Le chemin spirituel débute lorsque l'âme essaye de se trouver elle-même et de tourner sa pleine conscience vers la Vérité (Dieu).
Au premier stade, l'âme devient totalement inconsciente de son corps grossier et du monde grossier et elle fait l'expérience du monde subtil par l'intermédiaire du corps subtil, auquel elle s'identifie. Au second stade, l’âme devient totalement inconsciente de ses corps grossier et subtil, ainsi que des mondes grossier et subtil et elle fait l'expérience du monde mental par l'intermédiaire du corps mental auquel elle s'identifie alors. A ce stade, on peut dire de l'âme qu'elle est face à face avec Dieu, ou l'Ame Universelle, qu'elle reconnaît comme infinie. Mais tout en reconnaissant l'infinité de l'Ame Universelle qu'elle objective, elle se considère elle-même comme finie en raison de son identification avec le corps mental (1e mental).
Nous avons donc le paradoxe suivant : l'âme, qui est en réalité infinie, voit son état infini, mais persiste à se considérer comme finie, parce que tout en voyant son état infini, elle se considère comme étant le mental. Elle s'imagine être le mental et considère l'Ame Universelle comme l'objet du mental. De plus, elle ne se contente pas d'aspirer à s'unir à cette Ame Universelle qu'elle objective, elle fait tout son possible pour réaliser cette aspiration.

Le but
Au troisième stade, la pleine conscience de l'âme est attirée encore davantage vers l'intérieur, vers elle-même et elle cesse de s'identifier même au corps mental. Ainsi, au troisième et dernier stade, qui est le but, l'âme ne s'identifie plus à aucun des trois corps qu'il lui avait fallu développer pour permettre l'évolution de la pleine conscience. Maintenant, non seulement elle se sait sans forme et au-delà de tous les corps et de tous les mondes, mais elle réalise aussi en pleine conscience sa propre unité avec l'Ame Universelle, qui est une, indivisible, réelle et infinie. Avec cette réalisation de la Vérité, elle jouit de la félicité, de la paix, de la puissance et de la connaissance, qui sont caractéristiques de l'Ame Universelle.

LA SIGNIFICATION DE LA MORT

Identification de l'âme avec le corps
L'homme de ce monde identifie complètement la vie avec les manifestations et les activités du corps grossier.
Pour lui, le commencement et la fin de l'existence corporelle sont aussi le commencement et la fin de l'âme individualisée. Toute son expérience semble témoigner de la nature éphémère du corps physique, et il a souvent assisté à la désintégration de corps physiques auparavant vibrants de vie. Il se sent donc naturellement porté à croire que la vie commence et finit avec l'existence corporelle.

La mort : toile de fond de la vie
L'homme ordinaire attache une très grande importance à la mort, car elle est pour lui la cessation de la vie.
Cependant les personnes qui réfléchissent durablement sur la mort sont peu nombreuses. Et bien que la plupart des gens soient complètement absorbés par leurs poursuites terrestres, l'incident de la mort les impressionne toujours lorsqu'ils s'y trouvent confrontés. Pour eux, la scène de la vie terrestre a pour toile de fond le fait irrésistible et inévitable de la mort, qui s'immisce imperceptiblement dans leurs réussites et réalisations les plus grandes, dans leurs plaisirs et joies, les plus intenses.

Importance donnée à la mort
Non contente de donner une coloration générale au théâtre de la vie, la mort revêt aussi une importance accablante et excessive par rapport aux multiples autres incidents de la vie. Elle figure parmi les événements qui causent le plus de peur et de chagrin, et que les hommes, par colère ou méchanceté, essayent de s'infliger les uns aux autres, comme ultime sanction ou à titre de pire revanche ; c'est à elle également qu'ils ont recours comme le moyen le plus sûr de se défendre de l'agression ou de l'intrusion d'autrui. Les gens se donnent aussi la mort personnellement comme signe suprême de sacrifice de soi, et la recherchent parfois avec le faux espoir de mettre fin à tous les problèmes et soucis terrestres qu'ils ne peuvent ni supporter ni résoudre. Ainsi, dans l'esprit de la plupart des gens, la mort revêt une importance accablante et exagérée.

Continuité de la vie
Cette écrasante importance de la mort provient de l'attachement que l'homme porte à des formes particulières ; mais la mort perd beaucoup de sa cruauté et de son importance, même pour l'homme ordinaire, si celui-ci considère le cours de la vie d'un point de vue plus vaste. Il existe une continuité ininterrompue de la vie à travers toutes ces formes, en dépit de leur nature éphémère : les anciennes sont abandonnées, et de nouvelles créées pour servir de support à la vie et lui permettre de s'exprimer. A l'incidence répétée de la mort correspond l'incidence répétée de la naissance. Les anciennes générations sont remplacées par de nouvelles ; la vie renaît sous des formes neuves, se renouvelant et se régénérant elle-même constamment. Depuis leur ancienne origine, les courants de la vie ne cessent d'aller de l'avant à travers les formes qui vont et viennent comme les vagues de l'océan.

L'immortalité de l'âme
L'immortalité de l'âme individualisée est rendue possible par le fait qu'elle n'est pas le corps physique. L'âme individualisée, avec tous ses sanskaras, continue à exister dans les mondes intérieurs par l'intermédiaire de ses corps subtil et mental, même après avoir quitté le corps grossier au moment de la mort. Ainsi, la vie vécue dans le corps grossier n'est qu'une section de la vie ininterrompue de l'âme individualisée, les autres sections de sa vie s'expriment dans d'autres sphères.

Les trois mondes
La nature est beaucoup plus vaste que ce que l'homme peut en percevoir au moyen des sens ordinaires de son corps physique. Les aspects cachés de la nature sont faits de matière et de forces plus fines. Il n'y a pas de fossé infranchissable entre les aspects les plus fins de la nature et son aspect grossier. Ils s'interpénètrent tous les uns les autres, et existent conjointement. L'homme ordinaire ne peut percevoir les aspects les plus fins de la nature ; il n'y a pourtant pas de coupure entre ceux-ci et l'aspect grossier qu'il perçoit. Ils ne sont pas éloignés, mais néanmoins inaccessibles à sa conscience qui fonctionne par l'intermédiaire de sens physiques, non adaptés à la perception des aspects plus fins de la nature. L'homme ordinaire est aussi inconscient des plans intérieurs qu'un sourd, l'est du monde des sons, et i1 ne peut avoir avec eux de rapports conscients. A toutes fins utiles, ils ne sont donc pour lui que d'autres « mondes ».
La partie la plus fine de la nature, celle qui est cachée, comporte deux grandes divisions, l'une subtile, l'autre mentale, qui correspondent respectivement au corps subtil et au corps mental de l'homme. L'ensemble de la nature peut donc être commodément divisé en trois parties : le monde grossier, le monde subtil, et le monde mental.
Lorsque l'âme individualisée s'est incarnée dans un corps physique, sa vie s'exprime dans le monde grossier.
Lorsqu'elle quitte son enveloppe externe, le corps physique, sa vie continue à s'exprimer, soit dans le monde subtil par l'intermédiaire du corps subtil, soit dans le monde mental par l'intermédiaire du corps mental.

La mort est le point de départ de l'intervalle entre deux incarnations
Dans les cas normaux, la mort intervient quand tous les sanskaras qui cherchaient à fructifier se sont exprimés.
Lorsque l'âme quitte son corps physique, tous ses liens avec le monde grossier sont rompus, bien qu'elle ait conservé l'ego et le mental, avec toutes les impressions accumulées pendant son séjour sur la terre. Contrairement aux cas exceptionnels des esprits obsédants, les âmes ordinaires essayent de s'accommoder de leur coupure d'avec le monde grossier, et de s'adapter aux limitations imposées par leur changement de condition. Elles plongent alors dans un état de subjectivité où commence un nouveau processus qui consiste à passer mentalement en revue les expériences vécues sur la terre, en faisant revivre les sanskaras liés à ces expériences. La mort inaugure ainsi une période de repos comparatif, qui consiste en un retrait temporaire de la sphère grossière d'action. Elle est le point de départ d'un intervalle entre la dernière incarnation et la suivante.

L’ENFER ET LE PARADIS

Subjectivité de la vie après la mort
Après la mort, i1 n'y a plus de conscience du monde grossier pour l'âme ordinaire, puisque cette conscience dépend directement du corps physique. Bien que la conscience du monde grossier soit ainsi perdue, les impressions laissées par les expériences du monde grossier sont conservées dans le corps mental, et continuent à s'exprimer par l'intermédiaire du monde semi-subtil. Dans l'intervalle qui sépare la mort de l'incarnation suivante, la conscience de l'âme est tournée vers ces impressions, ce qui a pour effet de les vivifier, et de faire revivre les expériences qui leur correspondent. Cependant, cette âme n'a pas conscience du monde subtil qui l'entoure ; elle est complètement plongée dans sa propre subjectivité, et absorbée par les impressions ravivées qu'elle revit.

Etats de l'enfer et du paradis
Dans la vie après la mort, les expériences de la douleur et du plaisir deviennent beaucoup plus intenses qu'elles ne l'étaient au cours de la vie terrestre. Ces états subjectifs de souffrance et de joie intensifiée s'appellent l'enfer et le paradis. L'enfer et le paradis sont des états du mental ; ils ne doivent pas être considérés comme des lieux ; et bien que subjectivement ils aient une grande importance pour l'âme individualisée, ce sont tous deux des illusions à l'intérieur de la plus grande Illusion.

Les désirs plus rustres contribuent à l'état d'enfer
Certains désirs ont un rapport direct avec la possession et l'assimilation d'objets grossiers par l'intermédiaire du corps grossier. Les désirs les plus rustres tels que la luxure, la gloutonnerie, ou la passion de d'alcool, appartiennent à cette catégorie. Ces désirs sont spécifiquement terrestres parce qu'ils sont possessifs et qu'ils comportent un élément d'attachement tenace à l'objet physique. Dans ces désirs, il y a prépondérance non seulement de sensations dues au contact avec l'objet, mais aussi des sensations qui constituent la réponse du corps lui-même. Ces désirs plus rustres contribuent à l'état d'enfer.

Souffrances de l'enfer et plaisirs du paradis
La satisfaction ou la non-satisfaction des désirs les plus rustres entraîne des expériences qui sont presque entièrement faites de sensations corporelles. Elles ne peuvent donc être que rarement source de pleine satisfaction comme le sont les expériences que procurent les désirs les plus fins, par le seul exercice de la pensée et de l'imagination. Les désirs les plus rustres ont pour caractéristique d'insister sur la possession et l'assimilation des objets grossiers eux-mêmes. Toute représentation imaginaire des objets grossiers ne sert qu'à accentuer leur besoin de se les approprier.
Puisque les objets grossiers des désirs les plus rustres sont inaccessibles dans le monde semi-subtil, ces désirs ont surtout pour effet d'intensifier l'expérience de la souffrance due à la non-satisfaction. De même que dans ce monde, la présence de désirs plus rustres entraîne une prépondérance de la souffrance sur le plaisir, de même, dans la vie après la mort, le fait de revivre les expériences liées à ces désirs les plus rustres, entraîne une prépondérance de la souffrance sur le plaisir, ce qui fait naître l'état d'enfer. Similairement, dans la vie après la mort, le fait de revivre les expériences liées aux désirs les plus fins, entraîne une prépondérance du plaisir sur la souffrance, ce qui fait naître l'état de paradis.

Vivification des impressions
Les désirs sensuels les plus rustres comme la luxure, et leurs sous-produits émotionnels tels que la haine et la colère, contribuent tous à la vie de déception et de souffrance qui prévaut dans l'état d'enfer. Les désirs les plus fins-comme les aspirations idéalistes, les intérêts d'ordre esthétique ou scientifique, la bonne volonté envers les autres, et leurs sous-produits émotionnels tels que l'amour personnel et l'amitié-contribuent à la vie éclairée et heureuse qui prévaut dans l'état de paradis. Pour la plupart des gens, ces états consistent dans le fait de revivre les expériences de la vie terrestre par la vivification des impressions qu'elles ont laissées. Leur durée, et leur nature dépendent de la durée et de la nature des expériences vécues par la personne dans son corps physique.

L'enfer et le paradis contribuent à l'éclosion de la sagesse
Chaque âme commence une nouvelle incarnation avec un capital initial différent de sagesse intuitive, qui l'accompagnera lors de ses aventures et de ses expériences sur la terre. Cette intuition peut sembler être le produit des expériences passées, s'ajoutant ainsi à ce qui constitue la psyché ; mais elle est plus exactement un déploiement de ce qui était déjà latent dans l'âme individualisée. De ce point de vue plus profond, les expériences de la vie terrestre (ainsi que les processus de réflexion et de consolidation auxquels elles sont soumises dans la vie après la mort) servent simplement à amener à la surface la sagesse intuitive déjà latente dans l'âme depuis les origines de la création. L'enfer et le paradis sont des états qui font intégralement partie du voyage de l'âme individualisée, et en constituent les incidents, au même titre que la vie sur la terre avec ses expériences. Et c'est par ce voyage que l'âme pourra finalement atteindre la Source de toutes choses.

Les passages de la naissance et de la mort
Les êtres qui accèdent directement aux vérités suprasensibles concernant la vie de l'âme et ses réincarnations, savent, par une claire perception, que ce qu'on appelle la naissance est simplement l'incarnation de l'âme individualisée dans la sphère grossière. La vie de l'âme qui se réincarne est d'une continuité sans coupure, ponctuée par la naissance et la mort, qui sont toutes deux comparables à des écluses jalonnant le cours de la vie, lors de sa progression d'un type d'existence à un autre. L'une et l'autre sont également nécessaires à la vie supérieure de l'âme, et l'intervalle qui sépare la mort de la naissance est aussi nécessaire que celui qui sépare la naissance de la mort.

Conditions spécifiques d’une Incarnation

Incarnations masculines et féminines
Une fois la forme humaine atteinte, il n'y a, en règle générale, aucun retour aux formes animales ; les cas de rétrogression aux formes pré-humaines sont très rares et exceptionnels. En effet une fois que l'âme a atteint le statut humain, son cours normal est de se réincarner un nombre incalculable de fois sous la forme humaine. Celle-ci est tantôt masculine, tantôt féminine, selon les sanskaras et les nécessités spirituelles propres à chaque âme. La forme féminine est privilégiée en ce que même les Sadgourous et l'Avatar doivent venir au monde par son intermédiaire. La forme masculine est privilégiée en ce que la majorité des Sadgourous apparaissent sous cette forme. Les femmes peuvent devenir des saintes ou des Sadgourous, mais l'Avatar apparaît toujours sous la forme masculine.

Les conditions spécifiques d'une incarnation sont déterminées par les sanskaras
Les avantages et les inconvénients propres à une incarnation sont toujours déterminés par les sanskaras spécifiques que l'âme individualisée a accumulés par le passé. Ce dont l'âme a besoin pour poursuivre son développement dépend de la nature des sanskaras qu'elle a accumulés. Ce sont donc eux qui déterminent réellement si l'âme qui s'incarne sur la terre doit le faire en Orient ou en Occident sous la forme d'un homme ou celle d'une femme dans un cycle d'existence ou dans un autre. Les avantages de telle ou telle incarnation ne dépendent pas seulement du fait qu'il s'agit d'une incarnation masculine ou féminine ; ils dépendent aussi du cycle d'existence au cours de laquelle elle a lieu, et de ce qu'elle s'harmonise ou non à l'ensemble de la vie terrestre dans l'hémisphère oriental ou l'hémisphère occidental.

Le jeu du karma à travers les vies successives

Libre arbitre et destin
En règle générale, le karma accumulé possède une certaine inertie qui lui est propre. La nature de sa force d'impulsion ne changera qu'en présence d'une raison spéciale. Avant que le karma ne soit créé, l'individu dispose d'une sorte de liberté qui lui permet de choisir ce qu'il sera.
Mais, une fois tracé, le karma devient un facteur qui ne peut être ignoré, dont on doit vivre les conséquences, ou que l'on doit contrecarrer par un karma nouveau et approprié.
Les joies et les peines que l’on éprouve au cours de l'existence terrestre, les réussites et les échecs qui l'accompagnent, les accomplissements et les obstacles qui la jalonnent, les amis et les ennemis qui y apparaissent, sont tous déterminés par le karma des vies antérieures. La détermination karmique est populairement désignée sous le nom de destin. Pourtant le destin n'est pas un principe oppressif extérieur. Le destin est la propre création de l'homme et provient de ses vies passées ; de même qu'il a été façonné par le karma antérieur, de même, il peut être modifié, remodelé, et même dénoué par le karma de la vie présente.

Le vrai karma commence avec la distinction entre le bien et le mal
Le karma qui compte vraiment commence une fois que la personne a développé le sens de la distinction du bien et du mal. Pendant les sept premières années de l'enfance, les impressions qui sont libérées pour s'exprimer, sont très légères, et vont de pair avec une conscience du monde encore peu sensible aux critères de ce monde. Les actions des enfants de moins de sept ans ne laissent donc aucune impression forte ou conséquente sur l'ego-mental, et ne contribuent pas de manière importante à modeler leur avenir. Le karma vrai et efficace, celui qui façonne l'ego-mental et son avenir, commence après que l'individu ait développé le sens de sa responsabilité. Et, ce sens de la responsabilité dépend du sens de la distinction du bien et du mal qui commence généralement à apparaître pleinement une fois que l'âme a dépassé la petite enfance.

Destinée de l’individu soumis à la réincarnation

La force derrière les incarnations est le désir
La force qui maintient l'âme individuelle enchaînée à la roue des naissances et des morts, est sa soif d'une existence séparée, qui conditionne une foule de désirs en rapport avec les objets et les expériences du monde de la dualité. C'est pour parvenir à la satisfaction de ses désirs que l'ego-mental ne cesse de s'incarner. Lorsque toutes les formes de désir disparaissent, disparaissent également les impressions qui créent et animent l'ego-mental. Et lorsque toutes ces impressions disparaissent, l'ego-mental s'efface lui aussi pour ne laisser que la réalisation de l'Ame Universelle, unique, éternelle et immuable : Dieu, qui est la seule Réalité. La Réalisation de Dieu est la fin des incarnations de l'ego-mental, car elle est la fin de son existence même. Tant que l'ego-mental subsiste sous une forme quelconque, il existe un besoin inévitable et irrésistible de s'incarner. La cessation de l'ego-mental s'accompagne de la cessation des incarnations successives, par l'accomplissement final de la Réalisation de Soi.

Aboutissement des réincarnations
La vie de l'homme individuel qui se réincarne comporte bien des phases et bien des événements. La roue de la vie ne cesse de tourner, élevant l'individu vers les hauteurs, pour le faire redescendre ensuite de ses positions élevées.
Elle contribue ainsi à l'enrichissement de son expérience.
Les idéaux auxquels on n'a pas pu accéder au cours d'une vie, sont poursuivis davantage lors de la suivante ; les choses demeurées inachevées sont menées à terme ; les angles laissés par une tentative interrompue, sont arrondis ; le mal est finalement rectifié. Les personnes qui se devaient mutuellement quelque chose ont leurs comptes réajustés par le remboursement ou le recouvrement de leurs dettes karmiques réciproques. Enfin, grâce au mûrissement de l'expérience et à la dissolution de l'ego-mental, l'âme entre dans l'unité de la Vie divine. Dans cette Vie divine il n'y a plus rien à donner ni à recevoir, car l'âme a complètement transcendé la conscience de séparation, c'est-à-dire la dualité.



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Meher Baba