Qu’est ce que l'Avatar ?

Quand Dieu se manifeste sur la terre sous forme humaine et révèle Son Etat Divin à l’humanité, Il est reconnu comme l’Avatar, le Messie, le Prophète. Ainsi Dieu devient Homme
D’âge en âge, le Dieu infini veut, dans son immense miséricorde, venir parmi les hommes et se rapprocher d’eux sous une forme humaine.[...] L’Avatar est toujours un et le même parce que Dieu est toujours un et le même.

Le Message Universel

par Meher Baba
Meher BABA  
 
 

« Je suis venu, non pour enseigner, mais pour éveiller. Comprenez donc que je n’établis aucun précepte.

De toute éternité j’ai édicté des principes et des préceptes, mais l’humanité les a ignorés.

L’incapacité de l’homme à vivre les paroles de Dieu fait de l’enseignement de l’Avatar une caricature. Au lieu de pratiquer la compassion qu’Il a enseignée, l’homme a mené des croisades en Son nom. Au lieu de vivre l’humilité, la pureté et la vérité de Ses paroles, l’homme a donné libre cours à la haine, la cupidité et la violence.

Parce que l’homme est resté sourd aux principes et aux préceptes édictés par Dieu dans le passé, dans cette forme avatarique actuelle, j’observe le Silence. Vous avez demandé et reçu assez de paroles : il est temps maintenant de les vivre. Pour vous rapprocher de plus en plus de Dieu, vous devez vous éloigner de plus en plus du « je », du « moi », du « mon », et du « mien ». Vous n’avez à renoncer à rien d’autre qu’à vous-même. C’est aussi simple que cela, et pourtant cela s’avère presque impossible. Par ma Grâce, il vous est possible de renoncer à votre moi limité. Je suis venu dispenser cette Grâce.

Je le répète, je n’établis aucun précepte. Quand je libérerai la vague de Vérité que je suis venu apporter, la vie quotidienne des hommes deviendra le précepte vivant. Les paroles que je n’ai pas prononcées prendront vie en eux.

Je reste caché à l’homme sous le voile de sa propre ignorance, et je manifeste ma Gloire à quelques-uns.

Ma forme avatarique actuelle étant la dernière Incarnation de ce cycle de temps, ma manifestation sera la plus importante. Quand je romprai mon Silence, l’impact de mon Amour sera universel et tout ce qui vit dans la création le connaîtra, le sentira et en bénéficiera. Il aidera chaque individu à se libérer de ses propres liens à sa façon. Je suis l’Aimé Divin qui vous aime plus que vous ne pourrez jamais vous aimer vous-même. La rupture de mon Silence vous aidera à vous aider vous-même à connaître votre Moi réel.

Toute cette confusion et tout ce chaos dans le monde étaient inévitables et personne n’est à blâmer.

Ce qui devait arriver est arrivé et ce qui doit arriver arrivera. Il n’y a jamais eu et il n’y a pas d’autre issue qu’à travers ma venue parmi vous. Il fallait que Je vienne, et Je suis venu. Je suis l’Ancien. »

 

Le plus Haut des Hauts

par Meher Baba
 
 

Consciemment ou inconsciemment, directement ou indirectement, toute créature, tout être humain, quelle que soit sa forme, s’efforce d’affirmer son individualité. Mais quand, finalement, l’homme a l’expérience consciente d’être Infini, Eternel et Indivisible, il devient alors pleinement conscient de son individualité en tant que Dieu et, de ce fait, dispose de la Connaissance Infinie, de la Puissance Infinie et de la Félicité Infinie. Ainsi l’Homme devient Dieu, et il est reconnu comme Maître Parfait, Sadgourou ou Qutub. Vénérer cet Homme, c’est vénérer Dieu.

Quand Dieu se manifeste sur la terre sous forme humaine et révèle Son Etat Divin à l’humanité, Il est reconnu comme l’Avatar, le Messie, le Prophète. Ainsi Dieu devient Homme.

D’âge en âge, le Dieu infini veut, dans son immense miséricorde, venir parmi les hommes et se rapprocher d’eux sous une forme humaine. Sa présence physique au milieu des hommes n’est pas comprise et on le regarde comme un homme quelconque. Quand il déclare sa divinité en se proclamant l’Avatar de l’époque, il est adoré par certains qui l’acceptent comme Dieu et glorifié par quelques-uns qui le reconnaissent comme Dieu sur terre. Et, inévitablement, le reste des hommes le rejette tant qu’il est physiquement parmi eux. Ainsi Dieu en tant qu’homme se proclame Avatar et se laisse persécuter et torturer, humilier et condamner par l’humanité, pour l’amour de laquelle il s’est abaissé. Par sa très grande humiliation, Il rend possible que l’humanité, par le fait même de condamner la manifestation de Dieu comme Avatar, reconnaisse, bien qu’indirectement, l’existence de Dieu, infini et éternel.

L’Avatar est toujours un et le même parce que Dieu est toujours un et le même. Cet Avatar, éternellement un et le même, se manifeste à nouveau de temps à autre, et dans des cycles différents. Il adopte des formes différentes et des noms différents, et apparaît à des endroits différents pour révéler la vérité sous des aspects différents et dans des langues différentes. Il fait tout cela pour sortir l’humanité de son ignorance et l’aider à se libérer des liens de l’illusion.

Parmi les manifestations de Dieu les plus connues et les plus révérées en tant qu’Avatar, la première est celle de Zarathoustra. Il vint avant Rama, Krishna, Bouddha, Jésus, et Mahomet. Il y a des milliers d’années, il révéla au monde la nature de la vérité, sous forme de trois préceptes fondamentaux : bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions.

L’Avatar de l’époque développe constamment ces préceptes pour l’humanité d’une façon ou d’une autre et l’amène ainsi peu à peu à la vérité. Mettre en pratique ces préceptes n’est pas si facile qu’il semble, mais n’est cependant pas impossible. Encore qu’accorder sa vie à eux est aussi infiniment difficile que de s’essayer à une mort vivante au sein même de la vie.

Le monde est plein de sadhus, mahatmas, mahapurushas, saints, yogis, et walis. Les rares qui soient authentiques se placent dans une catégorie qui leur est propre, ni au niveau de l’être humain ordinaire, ni au niveau du Très-Haut.

Je ne suis ni un mahatma, ni un mahapurush, ni un sadhu, ni un saint, ni un yogi, ni un wali. A ceux qui viennent à moi dans l’espoir de faire fortune ou de conserver leurs biens, de trouver soulagement à leurs maux, ou de combler leurs ambitions mondaines, à ceux-là je déclare une fois de plus que je ne suis pas un sadhu, un saint, un mahatma, un mahapurush, ou un yogi. Attendre de moi ces choses est s’exposer à la déception totale. Encore que cette déception ne soit qu’apparente, car, finalement, elle est un moyen d’arriver à la transformation complète des désirs terrestres.

Les sadhus, les saints, les yogis, les walis et autres qui sont sur la via media, peuvent accomplir des miracles et le font. Ils donnent ainsi satisfaction aux besoins matériels passagers de ceux qui viennent à eux pour être aidés.

Mais je ne suis pas un sadhu, ni un saint, ni un yogi, ni un mahapurush, ni un wali. Alors que suis-je ? La conclusion naturelle serait que ou bien je suis simplement un être humain quelconque, ou alors je suis le Très-Haut. Je ne peux en tout cas être inclus parmi ceux qui ont le statut intermédiaire de véritables sadhus, saints, yogis, etc...

Si je ne suis qu’un homme quelconque, mes capacités et mes pouvoirs sont limités. Je ne suis pas différent d’un autre être humain. Dans ce cas les gens ne devraient attendre aucune aide surnaturelle de ma part sous forme de miracle ou de direction spirituelle. De même, venir à moi pour voir leurs désirs s’accomplir serait parfaitement absurde.

D’autre part, si je suis au-dessus du niveau de l’être humain ordinaire et très au-dessus du niveau des saints et des yogis, je dois être le Très-Haut. Dans ce cas, me juger avec l’intelligence humaine et venir à moi avec des désirs terrestres relèverait de l’ignorance ou de la folie complètes.

Si je suis le Très-Haut, ma volonté est la loi, mes souhaits gouvernent la loi, et mon amour maintient l’univers. Et alors, vos malheurs apparents et vos souffrances passagères ne sont que l’effet de mon amour qui vous amènera au bien ultime. Donc espérer de moi l’aide pour sortir d’un pas difficile, ou la satisfaction de désirs terrestres serait me demander de faire l’impossible : défaire ce que j’ai établi.

Si vous acceptez Baba comme le Très-Haut avec toute la profondeur de votre foi, il vous convient de mettre votre vie à ses pieds et non plus de solliciter la satisfaction de vos désirs. Non pas seulement cette vie là, mais vos millions de vies, ne représenteraient qu’un maigre sacrifice aux pieds de quelqu’un comme Baba qui est le Très-Haut. Car l’amour sans limites de Baba est l’unique guide sûr qui pourra vous diriger dans les innombrables détours de votre vie passagère.

Je n’ai pas d’obligation envers ceux qui me donnent tout : corps, esprit, biens dans un but intéressé. Et je ne peux tomber dans le piège de ceux qui se donnent à moi parce qu’ils ont compris que pour gagner le trésor éternel de la félicité, ils doivent renoncer aux possessions éphémères. Leur abandon est entaché du désir d’obtenir plus. Ils ne se donnent donc pas complètement.

Tous vous devez savoir que, si je suis le Très-Haut, mon rôle exige que je vous dépouille de tous vos biens et de tous vos besoins, que je détruise tous vos désirs et fasse de vous un être sans désirs ni besoins. C’est ce que je dois faire plutôt que de satisfaire vos désirs. Les sadhus, les saints, les yogis, et les walis, peuvent vous donner ce que vous voulez, mais moi, je supprime vos besoins, je vous délivre des attachements, et je vous libère de l’esclavage de l’ignorance. Je suis celui qui prend ce que vous désirez, non pas celui qui vous le donne.

Les intellectuels ne pourront jamais me comprendre avec leur seul intellect. Il est impossible à l’intellect de me mesurer si je suis le Très-Haut, et mes desseins sont impénétrables à l’esprit humain.

Je ne suis pas touché par ceux qui, par amour pour moi, me révèrent en une admiration béate. Je ne le suis pas non plus par ceux qui me ridiculisent et me montrent du doigt avec mépris. Je ne suis pas non plus ici pour m’entourer de millions d’ouailles. Je suis ici pour les élus qui, dispersés dans la masse, viennent en silence me faire don de tout : leur corps, leur esprit, et leurs biens.

Bien plus, je suis ici pour ceux qui, ayant tout donné, ne pensent plus jamais à ce qu’ils ont donné. lls sont à moi, ceux qui sont prêts à renoncer même à la simple pensée de leur renoncement, ceux qui, toujours vigilants au sein de la plus grande agitation, attendent leur tour d’offrir leur vie pour la cause de la liberté sur un simple coup d’œil de ma part. Ceux qui ont le courage indomptable d’affronter avec le sourire les pires calamités, ceux qui ont une foi inébranlable en moi et brûlent d’impatience de répondre à mes moindres désirs au prix de leur bonheur et de leurs commodités, ceux-là en vérité m’aiment réellement.

A mon point de vue, l’athée qui accepte loyalement ses responsabilités terrestres et les assume consciencieusement vaut mieux que celui qui se veut un fervent de Dieu et n’hésite pas à se décharger des responsabilités qui lui sont imparties par la loi divine ; il a recours aux sadhus, aux saints, ou aux yogis pour qu’ils allègent les souffrances qui lui auraient permis d’effectuer sa libération finale.

Avoir l’œil fixé sur les plaisirs de la chair, et attendre de l’autre une étincelle de bonheur éternel représente non seulement l’impossible, mais surtout le comble de l’hypocrisie.

Je ne peux espérer de vous que vous compreniez d’un coup ce que je veux que vous sachiez. J’ai le devoir de vous réveiller de temps en temps à travers les âges et de jeter dans vos esprits limités la semence qui en son temps et bien soignée par vous, germera et donnera le fruit de la connaissance véritable qui vous est réservé par droit de naissance.

Si d’autre part, poussés par votre ignorance, vous persistez à poursuivre votre chemin, personne ne pourra arrêter votre progression. C’est aussi une progression qui, après d’innombrables incarnations, vous amène à réaliser ce que je veux que vous sachiez maintenant.

Eveillez-vous maintenant et n’attendez pas plus longtemps pour échapper à l’emprise de l’illusion et des souffrances que l’on se crée soi-même ; elles ne découlent que de votre ignorance de la fin véritable. Ecoutez-moi, et faites des efforts pour vous libérer en remettant l’ignorance à la place qui lui convient. Soyez honnêtes avec vous-mêmes et avec Dieu. On peut tromper ses voisins et même le monde entier, on ne peut échapper au savoir de l’Omniscient. Telle est la loi divine.

Ne me cherchez pas pour vous sortir d’un mauvais pas, mais trouvez-moi pour vous abandonner sincèrement à ma volonté. Ne vous accrochez pas à moi, pour un bonheur terrestre et des commodités éphémères, mais attachez-vous à moi dans la foule et dans la solitude, et sacrifiez à mes pieds votre bonheur et vos commodités. Que mon bonheur soit votre joie, et mes commodités votre repos.

Ne me demandez pas la faveur d’un bon travail. N’ayez que le désir de me servir avec plus de diligence et d’honnêteté, et n’attendez aucune récompense.

Ne me suppliez pas de sauver votre vie ou la vie de ceux qui vous sont chers. Suppliez-moi seulement de vous accepter et de vous permettre d’offrir votre vie pour moi.

N’espérez jamais que je guérisse les maux de votre corps. Implorez-moi plutôt pour que je vous guérisse de votre ignorance.

Ne tendez jamais la main dans l’espoir de recevoir quelque chose de moi. Joignez plutôt vos mains pour me glorifier, car vous êtes venus à moi comme au Très-Haut.

Si je suis le Très-Haut, il n’y a rien d’impossible pour moi. Et pourtant j’ai dit souvent que je ne fais pas de miracles pour satisfaire les besoins des individus car cela ne servirait qu’à les emprisonner encore plus dans le filet de l’existence éphémère. Mais à certains moments, et pour aider à l’élévation spirituelle et au bien-être de l’humanité et de toutes les créatures, je manifeste mon pouvoir infini sous la forme de miracles.

Cependant des individus qui m’aiment et qui ont foi en moi ont eu souvent des expériences miraculeuses que l’on attribue à ma grâce ou nazar. Mais je veux que vous sachiez tous qu’il n’est pas convenable que ceux qui m’aiment attribuent ces expériences miraculeuses à ma condition de Très-Haut. Si je suis le Très-Haut, je suis au-dessus de ce genre d’amusement de maya.

Donc, les expériences miraculeuses décrites par ceux qui m’aiment, ou par ceux qui m’aiment sans le savoir par d’autres voies ne sont que le produit de leur foi solide en moi. Cette foi inébranlable intervient souvent au cours du jeu de maya et produit ainsi ce que l’on appelle des miracles. Ces expériences qui découlent d’une foi solide n’enchaînent pas plus l’individu à l’illusion, au contraire elles finissent par lui être profitables.

Si je suis le Très-Haut, un souhait de ma volonté infinie peut faire que tous et chacun réalisent Dieu en un instant, brisant ainsi les chaînes de l’ignorance de toutes les créatures de la création. Bénie soit la connaissance qui est obtenue de l’expérience de l’ignorance en accord avec la loi divine. Cette connaissance s’obtiendra au milieu de l’ignorance grâce à l’enseignement des Maîtres Parfaits et à l’abandon à la volonté du Très-Haut.

 
   
     
Meher Baba