Les états de conscience
Toutes les âmes (atmas) étaient, sont et seront dans l’Ame universelle (Paramatma).
Les âmes (atmas) sont toutes Une.
Toutes les âmes sont infinies et éternelles. Elles n’ont pas de forme.
Toutes les âmes sont Une ; il n’y a pas de différence entre les âmes, ni dans leur essence ni dans leur existence en tant qu’âmes.
Il y a une différence dans la conscience des âmes ;
il y a une différence dans les plans de conscience des âmes ;
il y a une différence dans les expériences des âmes et en conséquence
il y a une différence dans l’état des âmes.
La plupart des âmes sont conscientes du corps grossier (sthul sharir) ;
quelques âmes sont conscientes du corps subtil (pran) ;
peu d’âmes sont conscientes du corps mental (esprit ou mana) ; et
très peu d’âmes sont conscientes du Soi.
La plupart des âmes ont l’expérience de la sphère (ou monde) grossière ;
quelques âmes ont l’expérience de la sphère (ou monde) subtile ;
peu d’âmes ont l’expérience de la sphère (ou monde) mentale ; et
très peu d’âmes ont l’expérience de l’Ame universelle.
La plupart des âmes sont sur le plan grossier (anna bhumika) ;
quelques âmes sont sur le plan subtil (pran bhumika) ;
peu d’âmes sont sur le plan mental (mano bhumika) ; et
très peu d’âmes sont sur le plan au-delà du plan mental (vidnyan).
La plupart des âmes ont beaucoup de liens ; quelques âmes ont peu de liens, peu d’âmes ont très peu de liens et très peu d’âmes n’ont absolument aucun lien.
Toutes ces âmes (atmas) de consciences différentes, d’expériences différentes, d’états différents sont dans l’Ame universelle (Paramatma).
Si toutes les âmes sont dans l’Ame universelle et sont toutes Une, pourquoi y a-t-il donc des différences en ce qui concerne la conscience, les plans, et les états ?
La cause de cette différence est que les âmes ont des impressions différentes et diverses (sanskaras).
La plupart des âmes ont des impressions grossières ; quelques âmes ont des impressions subtiles ; peu d’âmes ont des impressions mentales ; et très peu d’âmes n’ont aucune impression.
Les âmes qui ont des impressions grossières, les âmes qui ont des impressions subtiles, les âmes qui ont des impressions mentales et les âmes qui n’ont aucune impression sont toutes dans l’Ame universelle et sont toutes Une.
Les âmes avec des impressions grossières ont conscience du corps grossier (sthul sharir) et ont l’expérience de la sphère grossière.
Les âmes avec des impressions subtiles ont conscience du corps subtil (pran) et ont l’expérience de la sphère subtile.
Les âmes avec des impressions mentales ont conscience du corps mental (mana ou esprit) et ont l’expérience de la sphère mentale.
Les âmes sans impressions ont conscience du Soi (âme, atma) et ont l’expérience de l’Ame universelle (Paramatma).
Donc les âmes avec des impressions grossières font l’expérience de la sphère grossière par le biais du corps grossier ; c’est à dire qu’elles vivent des expériences différentes et diverses telles que voir, entendre, sentir, manger, dormir, aller à la selle et uriner. Celles-ci sont toutes des expériences de la sphère grossière.
Les âmes avec des impressions subtiles font successivement l’expérience de trois plans de la sphère subtile au moyen du corps subtil, et dans ces trois plans elles n’ont que les expériences de la vision, de l’odorat et de l’ouïe.
Les âmes avec des impressions mentales, n’ont, dans la sphère mentale, au moyen du corps mental (le mental), que l’expérience de la vision, et cette vision est la vision de Dieu.
Les âmes qui n’ont pas d’impressions font l’expérience par le Soi du pouvoir infini, de la connaissance infinie et de la félicité infinie de l’Ame universelle.
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D'OU ET VERS QUOI ?
Tant que le mental de l'homme n'aura pas l'expérience directe de la Réalité ultime telle qu'elle est, il essaiera, en vain, d’expliquer l'origine et le but de la création. Le passé lointain semble enveloppé d'un mystère impénétrable, et l'avenir apparaît comme un livre entièrement hermétique. Ensorcelé par Maya, le mental de l'homme ne peut, au mieux, qu'élaborer de brillantes conjectures sur le passé et l'avenir de l'univers. Sa connaissance sur ces questions, n’est jamais définitive, mais il ne peut pas non plus accepter de rester ignorant à leur sujet. « D'où ? » et « Vers quoi ? » sont les deux éternelles et déchirantes questions qui rendent le mental de l'homme divinement insatisfait.
LE COMMENCEMENT ET LA FIN
Le mental de l'homme ne peut se résigner à un retour en arrière sans fin dans sa recherche de l'origine du monde ; il ne peut non plus se résoudre à l'idée d'un changement perpétuel sans but. Sans cause initiale, l'évolution est inintelligible ; sans terme, elle n'a ni direction ni signification. L’existence même de ces questions « D'où ? » et « Vers quoi ? » présuppose que cette création en évolution a eu un commencement et aura une fin. L'évolution commence et finit avec le temps. L'évolution a un commencement et une fin parce que le temps a un commencement et une fin.
LA REALITE EST INTEMPORELLE ET ABSOLUE
Même au cours de la période de son évolution, l'univers n'est en lui-même qu'imagination. Il n'y a en fait qu'une seule Réalité éternelle et indivisible, et elle n'a ni commencement ni fin. Elle est au-delà du temps. Du point de vue de cette Réalité intemporelle, le processus temporel tout entier est pure imagination. Et les milliards d'années passées, les milliards d'années à venir, n'ont même pas la valeur d'une seconde. Tout est comme si elles n'avaient jamais existé et n'existeront jamais. L'univers évolutif et varié ne peut donc pas vraiment être un produit de l'unique Réalité. S'il l'était, l'unique Réalité serait un élément relatif ou bien un être composé, ce qu'elle n'est pas ; elle est absolue.
LE BUT DE LA CREATION
Le but unique de la création est de rendre l'âme capable de jouir consciemment de l'état infini de l'Ame Universelle. Bien que l'âme existe éternellement dans et avec l'Ame Universelle en une inviolable unité, elle ne peut être consciente de cette unité indépendamment de la création qui se trouve prise dans les limites du temps. La conscience doit donc évoluer avant que l'âme puisse réaliser son vrai statut et sa vraie nature, c'est-à-dire son identité avec l'Ame Universelle infinie, qui est l'un sans second. L'évolution de la conscience a rendu indispensable la dualité du sujet et de l'objet, c'est-à-dire du centre de conscience et de son environnement (le monde des formes).
CAUSE DE L'ILLUSION COSMIQUE
Comment l'âme individualisée se laisse-t-elle prendre dans l'illusion ? Comment l'Ame sans forme, infinie et éternelle en est-elle venue à se percevoir comme ayant une forme et comme étant finie et destructible ? Comment Purusha ou l'Esprit suprême, en est-il venu à se prendre pour prakriti ou monde de la nature ? Autrement dit, quelle est la cause de l'Illusion cosmique dans laquelle se trouve l'âme ? Pour réaliser le vrai statut de l'Ame Universelle qui est une, indivisible, réelle et infinie, l'âme avait besoin de conscience. L'âme réussit à acquérir une conscience, mais cette conscience ne fut pas celle de Dieu ce fut celle de l'univers ; ce ne fut pas celle de l'Ame Universelle, mais de son ombre ; ce ne fut pas celle de l'un, mais du multiple ; ce ne fut pas celle de l'Infini, mais du fini ; ce ne fut pas celle de L'Eternel, mais du transitoire. Ainsi l'âme, au lieu de réaliser l'Ame Universelle, se laisse prendre dans l'Illusion cosmique et bien que réellement infinie, elle en vient à se percevoir comme finie. Autrement dit, lorsque l'âme développe la conscience, elle ne devient pas consciente de sa vraie nature, mais du monde phénoménal qui est en fait son ombre.
EVOLUTION ET DEGRES DE CONSCIENCE
Afin de devenir consciente du monde phénoménal, l'âme doit se donner une forme (son véhicule) pour faire l'expérience du monde ; et le degré et le type de conscience seront déterminés par la nature de la forme utilisée comme véhicule. L'âme devient d'abord consciente du monde grossier à travers une forme grossière. La conscience qu'elle a au début, celle du monde grossier est la plus partielle et la plus rudimentaire. L'âme revêt donc, en rapport avec ceci, la forme la moins développée, celle de la pierre.
FORCE MOTRICE DE L'EVOLUTION
L'évolution reçoit sa force motrice de l'élan produit en la conscience par la conservation d'impressions (ou sanskaras) laissées par divers désirs et différentes conditions.
Ainsi, les sanskaras acquis lors d'une forme particulière, ont besoin de s'exprimer et de se réaliser par l'intermédiaire d'une forme supérieure qui s'accompagne d'une conscience du monde grossier plus développée. L'âme doit donc revêtir des formes de plus en plus élevées (telles que celles du métal, des végétaux, des reptiles, des poissons, des oiseaux et des mammifères), jusqu'à ce qu'elle revête enfin la forme humaine, où elle a développé (sous les aspects de la connaissance, du sentiment et de la volonté) la pleine conscience du monde grossier.
On peut trouver dans l'expérience ordinaire une analogie utile à la façon dont les sanskaras entraînent l'évolution de la conscience et des formes correspondantes : si un homme éprouve le désir de jouer sur scène le rôle d'un roi, il ne pourra en faire vraiment l'expérience que s'il revêt réellement l'habit d'un roi et qu'il monte sur la scène. Ceci est également vrai des aspirations et des désirs, qui ne peuvent s'exprimer et se réaliser que si un changement réel est apporté à la situation tout entière et au véhicule qui sera utilisé pour vivre cette situation de manière adéquate. Cette comparaison très utile permet de comprendre la force motrice de l'évolution, qui n'est pas mécanique mais intentionnelle.
IDENTIFICATION AVEC LA FORME
Les sanskaras ne sont pas seulement responsables de l'évolution de la forme (du corps) et du type de conscience qui lui est liée ; ils ont aussi le rôle de river la conscience au monde phénoménal. Ils rendent l'émancipation de la conscience (son retrait du monde phénoménal afin qu'elle se tourne vers l'âme elle-même) impossible au niveau pré- humain et difficile au niveau humain. Du fait que la conscience s'accroche aux sanskaras précédents et que l'expérience du monde phénoménal est conditionnée par l'usage d'une forme adéquate (un corps) qui lui sert de véhicule, l'âme, à chaque stade de l'évolution, en vient à s'identifier avec la forme. Ainsi l'âme, qui est en réalité infinie et sans forme, se perçoit comme finie et pense être pierre, métal, végétal, reptile, poisson, oiseau, ou mammifère, selon le degré de développement de la conscience.
Finalement, en faisant l'expérience du monde grossier par l'intermédiaire de la forme humaine, l'âme pense qu'elle est un être humain.
L'AMOUR PRESENT DANS TOUT L'UNIVERS
La vie et l'amour sont inséparables : là où il y a vie, il y a amour. Même la conscience la plus rudimentaire essaye toujours de faire éclater ses limites et de s'unir à d'autres formes, d'une manière ou d'une autre. Bien que chaque forme soit séparée des autres, elles sont toutes en réalité les formes de la même unité de vie. Même dans le monde de l'illusion, le sens latent de cette réalité intérieure se fait indirectement sentir dans l'attraction d'une forme vers une autre.
L'AMOUR DANS LA NATURE INANIMEE
La loi de la gravitation, à laquelle toutes les planètes et les étoiles sont soumises, est à sa façon, un faible reflet de l'amour qui règne dans tout l'univers. Même les forces de répulsion sont en fait des expressions d'amour, car une chose éprouve de la répulsion envers une autre quand elle est attirée plus puissamment par une troisième. La répulsion est la conséquence négative de l'attraction qui, elle, est positive.
Les forces de cohésion et d'affinité qui dominent dans la constitution même de la matière sont des expressions positives d'amour. Un exemple frappant d'amour à ce niveau, c'est celui de l'attraction que l'aimant exerce sur le fer. Toutes ces formes d'amour sont du type le moins développé puisqu'elles sont nécessairement conditionnées par la conscience rudimentaire où elles apparaissent. |